Magazines 2022 Sept - Oct La rédemption du terme « évangélique »

La rédemption du terme « évangélique »

02 September 2022 By Patricia Paddey

Que faire d'une réputation inexacte? La rédactrice principale Patricia Paddey mène l'enquête dans notre nouvel article de couverture.

Traduit par François Godbout. Ce texte en anglais

Il est difficile de se dire Évangélique au Canada. C'est tellement difficile que beaucoup d'entre nous ne s'attribuent plus facilement cette étiquette - du moins pas en compagnie de personnes non évangéliques. Quoi qu’il en soit, ce n'est pas mon cas.

Ne vous méprenez pas, je ne suis pas un chrétien clandestin. Même les personnes qui ne me connaissent pas bien peuvent reconnaître que ma loyauté première va à Jésus. Mais ils ne mettraient probablement pas la lettre « É » dans le front parce qu'ils ne m'ont pas entendu me l'attribuer. Ils ignoreraient que, pendant la majeure partie de ma vie, je l'ai fait volontairement parce que je considère l'évangélisme comme une expression vivante, orthodoxe et vivifiante de la spiritualité chrétienne.

Les Évangéliques que je connais recherchent humblement Dieu - Père, Fils et Saint-Esprit. Nous croyons que Dieu est avec nous, qu'il nous parle, qu'il nous guide et qu'il travaille à travers nous alors que nous participons à sa mission d'apporter la plénitude et la guérison au monde qu'il a créé et qu'il aime. Les Évangéliques sont profondément engagés à respecter la justice, à être de bons voisins et à partager la meilleure nouvelle qui soit. Je n'ai pas honte de tout cela.

Le tournant dans ma relation avec le descripteur s'est produit lorsque j'ai commencé à réaliser que les personnes qui n'évoluent pas dans les cercles évangéliques n'ont pas les mêmes associations avec le mot que moi. Ils en ont une compréhension différente. Qu'il soit utilisé comme adjectif ou comme nom, le terme « évangélique » est porteur d'un bagage désagréable qui en fait davantage un obstacle qu'un atout dans les conversations significatives que j’ai avec ceux qui ne partagent pas mes croyances.

Marilyn Draper enseigne la théologie pratique au Tyndale Seminary de Toronto. Elle dit qu'il est important de tenir compte du « bagage » - les choses qui viennent à l'esprit des gens lorsqu'ils entendent le terme évangélique. Elle sent de plus en plus que ce mot est associé à « blanc, américain, fondamentaliste, conservateur » - et chacun de ces concepts, dit-elle, « est chargé ».

« Évangélique signifie que nous sommes des gens de l'évangile, dit Mme Draper. Cela signifie la Bonne Nouvelle. C'est ironique si nous utilisons ce terme, mais que les gens autour de nous ne voient pas ça comme une Bonne Nouvelle. Beaucoup de gens aujourd'hui, dit-elle, voient principalement le jugement, l'arrogance, l'accent mis sur les droits et la protection des personnes, ou un certain type de politique. »  

De nombreux étudiants, pasteurs et membres du corps enseignant ne veulent plus utiliser l'étiquette évangélique non plus, remarque Mme Draper, car « dès que vous utilisez le terme, vous devez le qualifier ».

Si les évangéliques réticents veulent des données pour étayer leur hésitation, ils les ont trouvées ce printemps dans une enquête canadienne. L’enquête, menée par l'Institut Angus Reid en partenariat avec Cardus, dresse un portrait complet des parcours de foi des Canadiens à travers le spectre religieux - catholicisme romain, protestantisme, christianisme évangélique, islam, hindouisme, sikhisme, judaïsme, athéisme.

L'étude a révélé que seul le christianisme évangélique était considéré par tous les autres groupes comme étant plus nuisible que bénéfique à la vie publique de notre pays (https://angusreid.org/canada-religion-interfaith-holy-week).

Une minorité singulière

« Je pense que les Canadiens ont le sentiment général que les évangéliques constituent une minorité particulière qui refuse de suivre le programme progressiste », déclare John Stackhouse, professeur d'études religieuses à l'Université Crandall de Moncton, au Nouveau-Brunswick.

« Il y a plusieurs choses à considérer ici. D'abord, le problème le plus évident est l'assimilation des évangéliques à Trump et à la droite américaine qui, si elle a ses disciples au Canada, provoque des réactions très fortes contre tous ceux qui ne le sont pas. Il n'y a presque personne qui soit neutre face au trumpisme ».

Deuxièmement, dit-il, la grande majorité des personnes qui se sont publiquement opposées à nos responsables de la santé publique et à leurs mandats pendant Covid-19 étaient des églises et des pasteurs évangéliques. Il y en avait d'autres, bien sûr. « Mais ceux qui ont attiré le plus l'attention des médias, et de loin, étaient divers types d'églises et de pasteurs évangéliques. Encore une fois, ce n'est pas un sujet sur lequel la plupart des gens ont des opinions neutres. »

Lee Beach, du McMaster Divinity College à Hamilton, en Ontario, est codirecteur de son Centre for Post-Christendom Studies. Il affirme que, à tort ou à raison, la réputation des Évangéliques canadiens est « inextricablement liée » à l'évangélisme américain. « La perception du public est que les Évangéliques ont une vision très étroite du monde, dit-il. Une vision de la vie très étroite, bigote, raciste et misogyne. »

Cette perception du public est très différente de la perception que les Évangéliques ont d'eux-mêmes. Selon l'étude de l'Institut Angus Reid/Cardus, près des trois quarts d'entre nous, 74 pour cent, pensent que notre marque de christianisme profite à la société canadienne. Seulement 18 % des Canadiens partagent cette opinion.

74% DES ÉVANGÉLIQUES PENSENT QU'ILS CONTRIBUENT POSITIVEMENT À LA SOCIÉTÉ CANADIENNE. SEULEMENT 18% DES CANADIENS SONT D’ACCORD. –INSTITUT ANGUS REID/CARDUS

Il y a des indications que nous ne nous trompons pas seulement nous-mêmes. L'ouvrage A Culture of Faith (McGill-Queen’s, 2015) offre un regard académique sur les Évangéliques canadiens et démontre que presque toutes nos assemblées sont axées sur la mission, fournissant des services à leurs communautés.

« L'hypothèse de longue date selon laquelle les Évangéliques évangélisent et laissent la prestation de services aux autres traditions religieuses ne tient plus », écrivent-ils. En fait, les Évangéliques font beaucoup pour répondre aux « besoins ressentis » dans leurs collectivités, en coopérant avec des programmes de services locaux « comme les banques alimentaires, les maisons de retraite, les programmes d'anglais langue seconde (ALS), les services de toxicomanie et les friperies ». En outre, cette coopération « ne se limite pas aux autres organisations évangéliques. Les églises coopèrent souvent avec des prestataires de services non religieux, et parfois avec des églises non évangéliques. »  

Il est tentant de se sentir sur la défensive. Les Évangéliques de ma communauté travaillent dur pour suivre Jésus. Nous prenons au sérieux son appel à aimer nos voisins et nos ennemis, à prendre soin des plus petits, à porter nos croix, à donner notre vie, à faire des sacrifices de notre temps, de nos talents et de notre argent. Et quel est le résultat? Une mauvaise réputation.

« Il est facile d'être sur la défensive », reconnaît Andy Bannister, directeur du Solas Centre for Public Christianity, qui, depuis son siège en Écosse, forme des chrétiens du monde entier à partager leur foi avec compassion et conviction. (Il enseigne également au Wycliffe College de Toronto.) « Je pense que la première chose à faire serait de nous regarder en face et de nous demander s'il y a une raison à cela. Nous avons passé trop de temps à combattre les guerres culturelles et pas assez de temps à partager l'Évangile et le message de Christ d'une manière que les gens peuvent comprendre. »

« Je voudrais commencer par demander : "Pourrait-il y avoir la moindre part de vérité dans la façon dont nous sommes perçus?", demande-t-il. Parce que c'est la voie du Christ, de commencer par prendre la critique à bras le corps et de l'examiner attentivement avant de la rejeter trop rapidement. Nous pouvons râler, mais si c'est une perception que les gens ont, c'est une pierre d'achoppement pour l'Évangile et je pense que nous devons la prendre au sérieux. »

Prendre la chose au sérieux

M. Bannister souligne la nécessité de saisir l'opportunité actuelle d'un sérieux examen de conscience évangélique.

Selon Mme Draper, chaque génération doit réexaminer qui nous sommes et ce que signifie être l'Église dans notre culture à notre époque. « C'est l'occasion de poser la question suivante : "Qu'est-ce que cela signifie que Jésus est venu et que c'est réellement une bonne nouvelle pour le monde?". »

Lee Beach est d'accord. Selon lui, notre mauvaise réputation peut avoir du bon si elle incite l'Église à s'engager dans une réflexion sobre. « C'est comme une auto-analyse, dit-il. Les données nous rappellent de nous demander : "Que signifie l'utilisation de l'étiquette [évangélique]?" et de reconnaître que pour la plupart des Canadiens, ce n'est pas un mot positif. »  

Historiquement, le christianisme a souvent été profondément incompris par les étrangers. Au cours des 300 premières années de l'Église, les croyants ont été accusés de tout, du cannibalisme à l'athéisme. Alors, est-ce que le rachat de notre réputation est quelque chose dont nous devrions nous préoccuper?

« Oui », répond M. Stackhouse. Sinon, nous risquons que « les Évangéliques lèchent leurs blessures et transforment notre échec en une sorte de triomphe ». Les groupes religieux font souvent cela, dit-il, en se consolant avec l'idée que les gens ne nous aiment pas parce que nous sommes si saints, si fidèles. Mais ce type de pensée peut conduire à l'inertie lorsqu'il faut agir.

Notre Seigneur nous dit dans le Sermon sur la montagne : « Que votre lumière brille devant vos voisins, afin qu'ils voient vos bonnes œuvres et rendent gloire à votre Père qui est dans les cieux », explique M. Stackhouse. Et Jésus dit aux disciples lors de la dernière Cène « que nous devons nous aimer les uns les autres de façon si évidente que tout le monde saura que nous sommes Ses disciples ».

Le souci de la réputation n'est donc pas un signe de mondanité ou de capitulation, mais un signe de fidélité et un souci missionnaire de bénir le monde que Dieu aime. « Notre capacité à bénir le monde est sérieusement compromise si le monde nous méprise et nous craint » affirme-t-il.

56 % des Évangéliques disent se sentir « exclus » de la société. Est-ce de la paranoïa ou une juste perception?

Il existe un précédent biblique pour vouloir mettre notre réputation en accord avec nos valeurs. Actes 5:12-16 montre clairement que Dieu a utilisé la réputation positive des premiers croyants - qui étaient « hautement considérés par le peuple » - pour développer l'Église. Il semble donc que nous ayons du travail à faire. Mais par où commencer?

Un contrôle des attitudes

Nous pourrions commencer par un contrôle de nos attitudes. Une autre statistique de l'enquête de l'Institut Angus Reid/Cardus est la suivante : 56 % des Chrétiens évangéliques disent se sentir « exclus » de la société. Est-ce de la paranoïa ou une juste perception?

M. Beach dit que c'est de la paranoïa. Il a écrit un livre sur la marginalisation de l'Église aujourd'hui (The Church in Exile : Living in Hope After Christendom IVP Academic, 2015) et dit : « Je comprends que nous ayons l'impression que nos croyances ne font pas partie de la majorité, mais de la grande minorité. Que certaines des choses les plus importantes de ma vie sont des choses avec lesquelles la plupart des gens ne sont pas d'accord. Mais je peux vivre avec ça. Je ne me sens pas nécessairement exclu à cause de cela. »

janice van eck
LLUSTRATION: JANICE VAN ECK

Mme Draper est d'accord, rappelant que les Évangéliques sont toujours « invités à s'impliquer » sur les questions nationales. Elle souligne la façon dont l'Alliance évangélique du Canada est accueillie dans les discussions sur les politiques publiques. « Nous sommes toujours invités à la table. Il y a donc parfois une tendance à se sentir exclu alors que ce n’est pas vraiment le cas. »

M. Bannister pointe du doigt deux problèmes clés qui sous-tendent notre sentiment d’aliénation culturelle. Le premier est que « les chrétiens avaient autrefois un pouvoir culturel considérable ». Le second est que nous l'avons perdu.

L'ouvrage de Reimer et Wilkinson, A Culture of Faith, en témoigne : « La religiosité protestante évangélique a dominé le Canada anglophone tout au long du 19e siècle jusqu'au milieu du 20e siècle environ, écrivent-ils. Les Protestants ont façonné la politique, l'économie, les soins de santé et l'éducation des Canadiens anglophones. »

Nos ancêtres évangéliques n'ont pas toujours utilisé le pouvoir culturel à bon escient. Les relents du colonialisme et des pensionnats, par exemple, continuent de nuire à la réputation de l'Église aujourd'hui. De telles choses devraient nous rappeler, selon M. Bannister, que « l'Évangile n'est pas conçu pour agir d'en haut. Jésus n'avait pas l'intention de nous faire croître en nombre pour que nous puissions enfin mettre la main sur les leviers du pouvoir et diriger les choses à notre guise. »

« Quand vous lisez Actes 2, ajoute-t-il, vous voyez que l'Église est constituée de 120 hommes et femmes effrayés qui se cachent dans la crainte des autorités. En l'espace de 300 ans, l'Église s'est développée pour occuper 51 % de l'empire romain, ce qui est tout simplement incroyable. Cela a montré que la croissance de l'Évangile peut venir d'en bas, et ce, dans une société très païenne et très hostile. »

Les gens au Canada pensent généralement qu'ils connaissent les Évangéliques. Nous affirmons qu’ils ne les connaissent manifestement pas.

La croissance évangélique par le bas

A quoi ressemble la croissance de l'évangile à partir de la base? Selon M. Bannister, cela commence par une réflexion sur les domaines dans lesquels nous concentrons nos énergies en tant qu'individus, car l'évangile ne se résume pas à gagner des batailles culturelles.

La plupart d'entre nous « ne sont probablement pas en mesure d'influencer ce que les Canadiens pensent de l'Église, déclare M. Bannister. Mais vous pouvez peut-être influencer ce que vos voisins pensent des Chrétiens. Peut-être pourriez-vous, dans la prière, demander au Seigneur : 'Y a-t-il quelqu'un dans ma rue ou à mon lieu de travail que je devrais inviter à dîner?'. Et commencer à pratiquer l'hospitalité. 'Y a-t-il quelque chose que je pourrais faire dans ma communauté pour faire une différence?' »

Selon M. Beach, un engagement évangélique correct ne devrait jamais être un négatif dans la société. Il devrait toujours être positif parce que c'est « un engagement envers le Dieu de la justice, de l'amour, de l'inclusion, de la grâce, de la patience, explique-t-il. Parfois, cela peut être très contre-culturel et donc difficile. Mais un engagement évangélique correct devrait toujours être bon pour la société dans laquelle il se déroule. Il doit être sel et lumière. »


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Le sel - dans la bonne mesure - conservera, aromatisera et guérira. Et la lumière, nous dit Jésus, doit être portée bien haut pour que tous puissent bénéficier de son rayonnement. Pouvons-nous nous demander si les Évangéliques n'ont pas parfois été un peu trop salés, en nous rappelant que trop de sel est à la fois désagréable et malsain? Ou peut-être devons-nous nous demander si nous n'avons pas caché le meilleur de notre lumière évangélique sous un boisseau.

John Stackhouse le pense. Il affirme que les Évangéliques ont un sérieux problème de relations publiques. « Les Canadiens pensent généralement qu'ils connaissent les Évangéliques. Nous affirmons qu’ils ne les connaissent manifestement pas », dit-il.

« Nous devons comprendre le jeu qui se joue. Nous devons comprendre le discours et trouver des personnes qui peuvent littéralement nous aider à faire passer notre message. C'est une question de marketing, de communication. Et nous ne pouvons pas être gênés par cela. Nous avons été innovants. Nous devons l'être à nouveau. »

Mais cela commence, dit-il, par être persuadé qu'il s'agit d'un effort qui en vaut la peine, d'une campagne où le progrès est possible. « Alors que nous avons manifestement fait un travail soit mauvais, soit négligeable, dans nos relations publiques, je pense qu'il est trop tôt pour abandonner. Mettons au moins les choses au clair. Donnons au moins aux gens la vérité avec laquelle ils devront composer plutôt que des stéréotypes. »

Voici une vérité dans ma petite église évangélique. Je vois des gens servir les autres avec décence, bonté et humilité tout le temps. Évangélique est peut-être devenu un mauvais mot, encombré de trop d'associations négatives dans l'esprit des Canadiens non évangéliques pour qu’il soit possible de le racheter. Ou peut-être pas. Peut-être que de nouvelles stratégies et une volonté renouvelée de communiquer la beauté et la bonté que nous savons que le terme doit véhiculer feront la différence. Le temps nous le dira.

Mais Jésus est toujours un mot qui attire, qui contraint et qui pique la curiosité. Et il continue à nous appeler à aimer Dieu et les autres, que ces derniers pensent ou non nous connaître.

Nous pouvons nous apitoyer sur notre sort, être vaincus, sur la défensive ou immobilisés, ou nous pouvons continuer à essayer de faire la différence dans cette culture hautement non-chrétienne, au nom de Jésus.

Patricia Paddey est une rédactrice principale de Faith Today. Elle vit à Mississauga, en Ontario.

CONVERSATIONS FT

Nous pensons que nos articles de couverture seraient parfaits pour une discussion avec votre petit groupe ou votre étude biblique. Dirigez les membres vers www.FaithToday.ca/evangelique. Faites-nous savoir comment cela se passe à (editor@FaithToday.ca).

  1. Vous référez-vous publiquement à vous-même ou à votre église comme étant évangélique? Pourquoi ou pourquoi pas ?
  2. Considérez et essayez d'agir sur la question d'Andy Bannister : « Y a-t-il quelqu'un dans ma rue ou à mon lieu de travail que je devrais inviter à dîner? »
  3. 3. Lee Beach parle de l'engagement évangélique envers la société comme d'une force positive, même si elle est contre-culturelle. Comment votre église locale pourrait-elle vivre ce défi dans votre propre quartier ?

 

Ressources [en anglais] recommandées

The Church in Exile: Living in Hope After Christendom par Lee Beach (IVP Academic, 2015). Offre une théologie biblique et pratique pour l'Église dans une ère post-chrétienne.

The Next Evangelicalism: Freeing the Church From Western Cultural Captivity par Soong-Chan Rah (IVP, 2009). M. Rah écrit à partir d'une perspective américaine, mais a toujours des liens avec l'expérience canadienne.

Overlooked: The Forgotten Stories of Canadian Christianity par James T. Robertson (New Leaf, 2022). Un aperçu historique de la façon dont l'Église est arrivée là où elle est aujourd'hui, avec quelques réflexions normatives vers la fin.

–LEE BEACH

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