Magazines 2023 Mar - Apr Hommage aux petites églises

Hommage aux petites églises

27 February 2023 By Bill Fledderus

Une nouvelle étude met en lumière les dons uniques de la culture des petites églises

Listen to our podcast

Traduit par François Godbout. Ce texte en anglais

Il y a une trentaine d'années, lors d'une conférence à Boston (Massachusetts), le pasteur Ron Johnston, d'Elmira (Ontario), a eu un déclic : « Tous les conférenciers invités étaient pasteurs d'églises comptant des milliers de membres, mais je dirais qu'au moins 90 % des participants étaient des pasteurs de petites églises. »

M. Johnston, qui a 30 ans d'expérience en tant que pasteur de petites églises de l'Ontario, a vu clairement à ce moment-là que les petites églises ne sont pas seulement différentes des grandes en termes de taille et de capacité, mais aussi en termes de culture. Leur fonctionnement n'est pas simplement une version réduite des grandes églises. Elles fonctionnent de manière très différente.

Les petites églises ont une culture différente de celle des grandes églises.

Aujourd'hui, M. Johnston est enthousiasmé par une nouvelle étude canadienne intitulée Significant Church, qui s'attaque directement aux malentendus que de nombreux chrétiens entretiennent au sujet des petites églises. Lui et d'autres défenseurs des petites églises espèrent que cette étude ouvrira la voie à un meilleur ministère dans toutes les parties du corps de Christ au Canada. 

appreciating small churchesLe type d'église le plus courant

Les assemblées dirigées par un pasteur à temps plein aidé de travailleurs à temps partiel sont, en réalité, le type d'église le plus courant au Canada, avec généralement moins de 150 personnes se réunissant pour un service de culte. Même aux États-Unis, la situation est à peu près la même : une étude réalisée juste avant la pandémie a révélé que 69 % des assemblées américaines comptaient moins de cent participants.

Cette même étude de l'Institut de recherche sur la religion de Harvard indique que 70 % des fidèles fréquentent des assemblées de 251 personnes ou plus.

Étonnamment, la minorité de 10 % des assemblées de grande taille réunit 70 % des fidèles.

Le déséquilibre au Canada n'est pas aussi extrême, car nous avons moins de méga-églises, mais la tendance est la même. Il est donc naturel que la plupart d'entre nous aient beaucoup à apprendre sur la vie des petites églises, notamment sur les dons qu'elles ont à partager et dont les grandes peuvent bénéficier.

appreciating small churchesRelations intergénérationnelles

Les petites églises sont particulièrement brillantes lorsqu'il s'agit des relations intergénérationnelles, explique M. Johnston. Depuis cette intuition qui remonte à plusieurs des années, il a fondé et dirigé un ministère appelé Small Church Connections (SmallChurchConnections.com, l'un des partenaires de la nouvelle étude Significant Church.

Elles sont particulièrement brillantes lorsqu'il s'agit des relations intergénérationnelles.

« Lorsque je discute avec des dirigeants de petites églises, j'entends toujours parler de relations intergénérationnelles. Quelqu'un me dira : ‘J'ai été invité à prêcher mon premier sermon à l'âge de 17 ans dans une petite église’, ce qui ne risque pas d'arriver dans une grande église.

Une petite église est comme une famille où tout le monde se connaît. « Dans une grande église, on mesure l'assistance en se tenant à l'arrière et en comptant les têtes », explique M. Johnston.

« Dans une petite église, on compte en notant les absents. Si vous manquez une semaine, on le remarque. »   

Le mentorat est un autre aspect de la relation entre les jeunes et les moins jeunes. « Les gens me racontent comment les anciens de leur petite église connaissaient les jeunes par leur nom et parlent avec eux. Récemment, j'ai entendu une belle histoire d'un groupe de jeunes confrontés à un défi - leur idée pour le résoudre était d'aller parler à Carl, qui est un ancien dont les jeunes savent qu'il les aime ».

Les grandes églises, en revanche, doivent être très intentionnelles et « faire beaucoup plus d'efforts » pour développer ce type de culture intergénérationnelle, observe M. Johnston.

Souvent, les grandes églises ont « des programmes distincts pour chaque tranche d'âge jusqu'à ce que les gens atteignent le milieu de la vingtaine », dit-il, ce qui empêche l'établissement de relations intergénérationnelles profondes. Les gens n'ont donc pas l'expérience et les relations intergénérationnelles dont ils ont besoin pour participer efficacement au ministère et au leadership.

appreciating small churchesPasteurs de petites églises

L'étude Significant Church montre que le pastorat est souvent une seconde carrière pour les pasteurs de petites églises. Deux cinquièmes des personnes interrogées (un tiers des hommes et deux tiers des femmes) ont déclaré que le pastorat était leur seconde carrière.

La plupart d'entre eux travaillent six jours par semaine et 68 % ont un revenu non pastoral dans leur foyer, qu'il s'agisse du revenu du conjoint ou du pasteur qui occupe un deuxième emploi non pastoral.

« Dans de nombreux cas, selon le rapport, les pasteurs et leur famille n'auraient pas les moyens de rester dans leur poste pastoral et de subvenir aux besoins de leur famille si le conjoint n'était pas en mesure de complémenter leur revenu. »

appreciating small churchesDissiper les idées fausses

La plupart des pasteurs de petites églises interrogés dans le cadre de l'étude ont exprimé leur frustration face aux idées fausses que d'autres ont sur le ministère des petites églises. Voici quelques exemples cités dans le rapport :

appreciating small churches

  • Les dirigeants des confessions religieuses essaient d’évaluer la santé des assemblées à l'aide de statistiques, mais ce qu'ils mesurent (par exemple les baptêmes, la croissance ou les efforts de diffusion) est plus pertinent pour les grandes églises et mène inévitablement à la conclusion que les petites églises sont des échecs.
  • Les petites églises ne sont pas reconnues lorsqu’elles parviennent à poursuivre leur ministère malgré les bouleversements démographiques (fluctuations d’une économie locale axée sur les ressources, présence saisonnière de personnes âgées ou d'étudiants venus pour quelques années) et l'augmentation du coût de la vie et du logement.
  • Les pasteurs des petites églises reçoivent beaucoup d'informations, de ressources et de demandes concernant les tâches administratives et les cotisations financières de la part de leur confession religieuse, mais ils n'ont pas l'impression que l'on comprend le besoin plus important d'un soutien relationnel bilatéral axé sur une mission partagée (une oreille attentive et confidentielle qui comprend la vie des petites églises).
  • Les conférences ministérielles supposent l'existence d'un ministère à plusieurs personnes, présentant des exemples brillants qui peuvent être hors de portée des petites églises, leur donnant le sentiment d'être invisibles ou inadéquates.
  • Les priorités confessionnelles concernant les questions sociales nationales (par ex., les lois sur l'euthanasie, la réconciliation avec les autochtones ou les questions LGBTQ+) peuvent sembler moins urgentes dans les petites églises qui ont la capacité de s'occuper seulement de la santé spirituelle de base de la communauté.
  • Les petites églises peuvent ressembler à un terrain d'entraînement pour les nouveaux pasteurs qui se proposent d’aller vers des églises plus grandes à la première occasion.

L'enquête a révélé que 35 % des pasteurs de petites églises avaient changé de confession au cours de leur carrière pastorale, généralement pour des raisons relationnelles et non théologiques.

appreciating small churchesConventions confessionnelles

Le rapport utilise le concept de convention confessionnelle pour faire référence à la vision traditionnelle d'une confession religieuse en matière de ministère - par ex., l'attention mutuelle à l'égard de tous dans le lieu de culte ou parmi un groupe de nouveaux immigrants, ou encore l'accent missionnaire mis sur le service dans le voisinage. 

Il se peut que les membres ne soient pas en mesure d'exprimer clairement leur convention, mais qu'ils aient néanmoins des doutes quant à l'opportunité d'une nouvelle initiative basée sur cette convention. Tout changement proposé implique un jugement négatif sur la vision fondatrice. Les petites églises réagissent généralement de manière instinctive pour préserver leur héritage.

UN APERÇU DE LA NOUVELLE ÉTUDE

significant churchLe rapport de 238 pages intitulé Significant Church : Understanding the Value of the Small Evangelical Church in Canada est rédigé par Rick Hiemstra et Lindsay Callaway, chercheurs à l'Alliance évangélique du Canada.

Il comprend six chapitres qui traitent des petites églises, de leurs pasteurs, de l'engagement communautaire, des réseaux de ministères, des relations confessionnelles et des effets de la Covid-19.

Onze organisations partenaires ont participé à la conception et à la mise en œuvre de l'étude :

L'étude a démarré en mai 2019. Le projet a comporté quatre phases de recherche - un examen des livres et articles existants sur le sujet, des entretiens avec 24 experts du ministère et 31 pasteurs de petites églises, et une enquête nationale qui a inclus 490 hommes et 79 femmes pasteurs de petites églises. Le rapport final a été publié en janvier 2023 et est disponible en anglais avec quelques extras en ligne (comme une bibliographie avec hyperliens) à TheEFC.ca/SignificantChurch. –BF

« Le changement dans une petite église repose sur le développement d’une grande confiance, dit M, Johnston. J'appelle cela un fonds de confiance. Chaque fois qu'un pasteur fait quelque chose pour quelqu'un, vous déposez dans le fonds de confiance. Chaque fois que l'on procède à un changement, on retire du fonds. »

Dans une grande église, l'équipe dirigeante est souvent plus libre d'apporter des changements ou même de créer un simple plan stratégique de ministère, car la nécessité de déléguer la prise de décision est immédiatement évidente. La direction a libre jeu tant que l'administration, les programmes et la prédication semblent compétents.

Dans une petite église, les décisions sont prises par consensus au sein de la communauté lorsque tout le monde se sent prêt, et le pasteur n'est qu'une voix parmi d'autres, à moins qu'il n'ait gagné la confiance de la communauté en s'y intégrant (par ex., en y ayant acheté une maison et y ayant élevé ses enfants).

Selon un classement des priorités reflété dans le rapport, les petites Églises attendent avant tout de leurs pasteurs qu'ils soient dignes de confiance (qu'ils préservent l’entente) et accessibles (qu'ils donnent la priorité aux relations).

Rick Hiemstra, d'Ottawa, qui a coécrit le rapport et mené bon nombre d'entretiens, brosse un tableau saisissant de ce que signifie l'accessibilité dans une petite église rurale. « C'est être présent dans les champs ou sur le tracteur avec les fidèles, explique-t-il. Un pasteur qui passe la majeure partie de son temps dans un bureau à rédiger des sermons ne s'adaptera pas bien à ce contexte. »  

appreciating small churchesComment améliorer les petites églises

Pour reconnaître les dons des petites églises, il faut que les chrétiens des grandes églises apprennent et réfléchissent intentionnellement aux hypothèses. Demander aux fidèles des petites églises de décrire ce qu'ils aiment dans leur église est un bon point de départ.

C’est être présent dans les champs ou sur le tracteur avec les fidèles.

M. Johnston espère que Small Church Connections sera en mesure d'organiser des séances d'écoute pour les responsables de séminaires et de confessions religieuses.

« J'ai vraiment de la compassion pour les responsables de confessions qui ont la mission impossible d'entrer en contact avec tant d'églises, dit-il. Je veux les encourager à se concentrer moins sur ce qu'ils peuvent faire pour leurs églises et plus sur l'écoute pour comprendre ce à quoi leurs petites églises sont confrontées. L'objectif est de travailler avec les petites églises telles qu'elles sont, et non pas telles que nous voulons qu'elles soient ou telles que nous les imaginons. »  

appreciating small churches

PHOTO: SHUTTERSTOCK.COM

Alors que M. Johnston tente depuis plus de dix ans d'attirer l'attention des dirigeants, il est encouragé par l'ouverture croissante. Il espère que l'étude Significant Church ne fera qu'accélérer le processus.

Bien entendu, les pasteurs des petites églises bénéficient également d'une formation continue. Dans cette étude, les domaines du ministère dans lesquels ils ont identifié des faiblesses sont la technologie (45 %), l'administration (40 %), le travail avec les enfants (41 %) et le travail avec les jeunes (35 %). Les domaines qu'ils jugent déjà forts sont la prédication (92 %) et l'enseignement (78 %).

Ce qui ressort clairement de cette étude, c'est le désir d'une formation pratique conçue explicitement pour les petites églises. « Nous avons besoin de nos propres conférences pour les petites églises » est un refrain courant. Les conférences génériques sur le ministère manquent trop souvent de pertinence pour les petites églises.

appreciating small churchesLe soutien par les pairs est souhaité - en particulier pour les femmes

L'un des besoins les plus clairement exprimés par les pasteurs dans le cadre de cette étude est celui d'un soutien confidentiel par les pairs. À qui un pasteur peut-il parler de questions confidentielles et des tensions liées à son ministère dans une communauté où tout le monde se connaît?

Certains peuvent maintenir la confidentialité nécessaire avec un superviseur régional nommé par leur fraternité. Cela peut être efficace si le superviseur est un ancien pasteur de petite église et un ami, mais souvent ces interactions n'ont pas la compréhension profonde du contexte de la petite église que l'on trouve entre les pasteurs de petites églises.

La plupart des pasteurs de l'étude ont déclaré avoir participé à des rassemblements de pasteurs régionaux au cours de l'année écoulée (65 % des hommes, 68 % des femmes). Les femmes pasteurs ont également tissé des liens grâce à la formation continue (42 %) et aux réunions ministérielles interconfessionnelles locales (37 %). Les hommes étaient plus susceptibles d'être en contact avec un réseau de pasteurs de petites églises (36 %) et un ministère (35 %) qu'avec la formation continue (25 %).

Un nombre significatif de femmes pasteurs ont déclaré que les pasteurs étaient sexistes. Vingt-six pour cent d'entre elles ont déclaré qu'elles étaient « souvent ignorées ou interrompues par les hommes ». Au sein de leurs propres réseaux confessionnels, les femmes pasteurs peuvent être surpassées en nombre par leurs pairs masculins. Trente-sept pour cent d'entre elles ont déclaré qu'il leur était « difficile d'avoir accès à des mentors féminins », tandis que 36 % ont le sentiment que « seules les femmes dirigeantes au sein de leur confession religieuse comprendront vraiment les défis auxquels je suis confrontée en tant que femme dans le ministère ».  

Ces questions peuvent être spécifiques à une confession religieuse. Par exemple, dans l'Église mennonite de l'Est du Canada, environ 40 % des titulaires de diplômes sont des femmes, et Marilyn Rudy-Froese, ministre de la direction de l'église de Kitchener (Ontario), n'a pas vu beaucoup de demandes récentes pour un réseau de pasteurs féminins.

« À vrai dire, nous sommes dans une région du Canada où beaucoup de nos pasteurs sont capables d'assembler leurs propres réseaux de soutien personnel en fonction de leurs affinités. Nous avions autrefois des réseaux de pasteurs de la CMEC davantage basés sur la géographie, mais il semble que cela soit en train de disparaître », explique Mme Rudy-Froese.

L'un des défis que pose l'identification des besoins des femmes responsables de ministères est le manque de données disponibles. Afin d'obtenir davantage de données, d'identifier et de combler les lacunes, l'Alliance évangélique du Canada est en train de développer un nouveau réseau de collaboration des femmes chrétiennes canadiennes (TheEFC.ca/CCWCN).

appreciating small churchesAméliorer les séminaires et la formation

Selon les pasteurs interrogés dans le cadre de l'étude, les programmes de formation destinés aux personnes souhaitant exercer une activité pastorale sont souvent peu axés sur les compétences pratiques. Ils ont indiqué que leur formation au séminaire était souvent plus académique qu'elle ne devait l'être, avec des spécialisations supposant une équipe pastorale plutôt que la réalité généraliste du ministère dans les petites églises.

appreciating small churches

PHOTO: WES HICKS

Ils réclament une formation plus pratique en matière de soins pastoraux, de leadership communautaire, de gestion de la technologie et des nombreux défis que posent les différents types de funérailles et de mariages.

Selon M. Johnston, de nombreux séminaires sont actuellement en train de réévaluer ces besoins. « Il y a dix ans, lorsque j'essayais de soulever ces questions, j'avais l'impression que je parlais swahili et qu'ils parlaient grec, mais aujourd'hui, je constate que des efforts sont faits pour répondre à ces besoins. Veillons à ce qu'il n'y ait plus de pasteurs qui ne connaissent que la vie des grandes églises, qui prennent un poste dans une petite église rurale sans se rendre compte que leur déplacement équivaut à un départ vers l’Inde en tant que missionnaire - c'est une expérience interculturelle à laquelle ils doivent se préparer. »

La formation traditionnelle axée sur la prédication est plus adaptée à un rôle dans une grande église. Ceux qui sont susceptibles de servir dans une petite église ont également besoin de compétences non pastorales telles que l’exercice d'un deuxième emploi, la gestion de réunions, une compréhension de base de la façon d'entretenir les chaudières et les bâtiments vieillissants de l'église.

Selon Mme Rudy-Froese, il est de plus en plus important de planifier la formation. Elle fait référence aux pasteurs qui sont arrivés au Canada en tant que réfugiés, qui ont trouvé un emploi pour payer les factures et qui exercent leur ministère en plus de cet emploi, souvent la nuit et le week-end. « La formation en journée peut être intéressante pour quelqu'un qui occupe déjà un poste pastoral à plein temps, mais nous avons de plus en plus de pasteurs bivocationnels qui ne peuvent pas assister à de tels événements, ainsi que des pasteurs en deuxième carrière » qui ne peuvent pas se permettre d'abandonner complètement leur première carrière, mais qui essaient de trouver le temps d'assister à des cours de formation au ministère. 

appreciating small churchesEspoir pour l'avenir

Qu’arriverait-il si les pasteurs des petites églises se sentaient respectés et si leurs efforts ministériels dans l'écosystème culturellement différent des petites églises étaient reconnus? Ron Johnston affirme que cela renforcerait toutes les confessions religieuses et l'ensemble de la communauté chrétienne.

Il existe un désir de formation pratique conçue explicitement pour les petites églises.

Il raconte l'histoire d'une petite assemblée dont les membres se sentaient découragés par la baisse des présences après la pandémie. En discutant avec eux, il a appris que cinq personnes étaient devenues croyantes au sein de la congrégation pendant la Covid. « Cette église n'aurait pas dû se sentir déprimée. Si l'on considère le pourcentage de voisins qu'elle vient d'amener à la foi, elle accomplit quelque chose à un rythme dont les grandes églises ne peuvent que rêver ».

Il craint que le rapport Significant Church ne finisse par ramasser de la poussière sur une étagère. Il espère que le corps de Christ à travers le Canada reconnaîtra, maximisera et célébrera mieux les dons des petites églises. 

Bill Fledderus, de Hamilton (Ontario), est rédacteur en chef de Faith Today. Un prochain épisode du podcast Faith Trends de l'AEC discutera de cette étude plus en détail à TheEFC.ca/FaithTrends. Illustration jaune d'églises : Janice Van Eck

Related Articles